Comment accompagner nos enfants dans le numérique aujourd’hui ?
L’Etat s’empare du sujet de l’usage du numérique par les jeunes et les enfants, et c’est sans doute une bonne chose. « Pour un usage raisonné des écrans par les enfants et les jeunes », c’est le nom donné au plan d’actions d’Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, communiqué en février 2022.
Mais que nous propose ce plan d’actions ? Décliné en 3 grands axes : les enfants, les parents et les professionnels, il nous fait part de toutes les nouvelles plateformes, kits, trucs et astuces mis à dispositions des uns et des autres pour s’informer et intégrer les bonnes manières. Il n’y aurait donc qu’à les consulter pour trouver les solutions aux problèmes posés par les écrans. A chaque question sa réponse : temps d’écran, harcèlement, pornographie, contrôle parental, le principe évoqué est celui de la boîte à outils.
Parmi ces outils : la plateforme « jeprotegemonenfant.gouv », à l’origine orientée vers la problématique de l’exposition à la pornographie et désormais renforcée et alimentée d’informations en tout genre sur la surexposition des enfants. Une autre plateforme destinée à renforcer les compétences numériques des enfants dès le CM1 ou encore la création d’un baromètre annuel pour mieux connaître les usages du numérique des Français.
En ces temps tourmentés, il est plus que nécessaire de s’interroger sur la façon d’accompagner nos enfants dans le numérique. L’actualité nous presse de plus en plus et la méthode apportée par l’Etat sur ce sujet est souvent la même : à un problème une solution.
Pourtant à 3-6-9-12, depuis longtemps nous parcourons la France et entendons des familles qui se questionnent, qui s’inquiètent. Nous recueillons la parole des enfants qui sont submergés par l’information et ne peuvent la digérer. Plus que jamais nous sommes convaincus que c’est en les écoutant, en les accompagnant, en étant en proximité qu’une aide efficace pourra être fournie. En effet la question de la prévention va au-delà des bonnes pratiques. Elle devrait davantage se penser dans des moyens humains pour accompagner ces familles qui ne trouveront pas leurs réponses dans des plateformes. La création des campus de la parentalité proposé par ce plan d’actions, qui constitue une offre d’accompagnement de confiance et de proximité, pourrait en être un exemple si cet accès est simple et visible.
Depuis quelques jours, le caractère dramatique de l’actualité s’insère dans notre quotidien. On entend partout qu’il faut parler de la guerre aux enfants, comme il a fallu parler des attentats qui ont eu lieu et de ce qu’est le Covid. Leur parler de l’actualité et les faire parler sur ce qu’ils en comprennent est le seul moyen efficace de préserver leur pensée et de les aider à mettre en mots les images qui s’imposent à eux.
Mobilisons-nous dans ce sens !