19 mai 2022

Vampire contre-attaque (House of Ashes)

De 1 à 5 joueurs, en local on en ligne

Disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S

Dernièrement, est parvenu à nos oreilles, la rumeur que le site 3-6-9-12 ne concernait pas seulement les pratiques numériques des enfants. D’ailleurs, il s’appelle maintenant 3-6-9-12+ ! C’est pourquoi nous avons décidé de présenter également de temps en temps des jeux pour un public plus averti. Car s’il y a un âge conseillé pour débuter son parcours de joueurs ou de joueuse, il n’y a aucune limite maximum pour le poursuivre. Aucune crainte à avoir, donc. Et jouer à se faire peur a parfois du bon !

House of Ashes est le troisième chapitre de la Dark Pictures Anthology, un recueil de récits qui donnent la chair de poule. Exactement comme la série de livres pour enfants homonyme, à l’attention des plus grands. Dans chaque épisode (distincts les uns des autres), un homme mystérieux nous conte une histoire dans laquelle cinq personnes vont traverser des événements terrifiants.

 

Cet homme a l’air si accueillant.

Chaque personnage pourra alors être incarné par un joueur ou une joueuse, mais sans aucune garantie que tout le monde n’atteigne le dénouement vivant. Dans cet épisode, il est question d’un bataillon de soldats américains, piégé dans des cavernes avec d’épouvantables créatures avides de sang frais.

La particularité de cette série est de proposer un concept accessible à tous, même celles et ceux qui n’ont pas une grande expérience de la manette. On est donc plus proche du film interactif, que d’un véritable jeu vidéo. On assiste à de longues séquences « cinématiques », entrecoupées de moments où il faut appuyer sur les boutons indiqués à l’écran en un temps limité. Lorsque l’on se trompe, notre personnage se met en danger et peut donc mourir.

A qui accorder sa confiance et de qui faut-il se méfier ? Alliés ou ennemis?

L’intérêt ne se trouve alors plus intégralement sur l’écran, même suivre le scénario nanardesque reste plaisant, mais plutôt sur ce qui se passe sur le canapé. Il est en effet possible d’aider, mais aussi de trahir ses coéquipiers. Je recommande alors chaudement de jouer à House of Ashes en groupe, comme lorsqu’on était ado et que l’on se serrait pour avoir moins peur devant un film d’horreur !

Le contenu de ce genre de jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains, mais on se situe toujours en dessous du niveau de frissons de ce que propose aujourd’hui le 7e art. Il faut donc plutôt s’attendre à un peu de gore, mais surtout beaucoup d’éclats de rire, face aux situations absurdes et aux ratés des copains. Il faut compter environ 6 heures pour atteindre le bout de cette aventure.

Des choix à faire rapidement qui dessineront les lignes de la suite du récit.

J’ai choisi de vous parler de ce jeu car je considère que c’est une bonne porte d’entrée pour initier des non-joueurs à l’univers des jeux vidéo. Mais également pour amener la discussion de ce qu’est ou non un jeu vidéo. Qu’en est-il lorsque nous passons plus de temps à regarder l’écran sans toucher la manette ? Est-ce que le jeu devient meilleur quand il s’inspire du cinéma ou lorsqu’il s’en distingue au maximum ? Est-ce que ce pauvre Yannick méritait vraiment de mourir pour avoir mis du gras de chips sur la manette ?

Les décors sont très bien modélisés, ce qui facilite aussi le fait de simplement « regarder ».

L’occasion donc de discuter du jeu vidéo comme d’un objet culturel, de ce qui en fait la finalité, mais aussi de ce qui le rend amusant et comme bien souvent, la composante sociale y est pour beaucoup.

Des questions supplémentaires pour initier une discussion :

  • Qu’est-ce qui fait qu’un jeu est un jeu et non plus un film ?
  • Pourquoi n’aime-t-on pas avoir peur, mais aime-t-on se faire peur ?
  • Pourquoi est-ce plus facile en groupe que tout seul ?
photo de l'auteur

Niels Weber

Psychologue-Psychothérapeute FSP systémique, spécialisé en hyper-connectivité et thérapie de famille.

Il travaille en Suisse sur les thématiques d'usages excessif des écrans, notamment avec des familles. Il utilise le jeu vidéo comme outil thérapeutique et garde un œil attentif sur l'actualité du média (nouveautés, tendances, impacts, etc.). En parallèle à ses activités professionnels, il dirige bénévolement un site de critiques de jeux (www.semperludo.com), ainsi qu'une association de joueurs à l'échelle nationale (www.gamingfederation.ch), à travers laquelle ils visent une pratique du jeu vidéo responsable.


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